samedi 11 juillet 2009

Bruits de botte, la mort et les moutons


11.7. De retour d'Urumqi, dans le Xinjiang. Ce restaurant ouïgour n'a plus de fenêtres, complètement dévasté après les émeutes ethniques de dimanche. Mais son patron croit en l'avenir, il dit qu'il pourra bientôt rouvrir. Pas de morts dans son entourage, pas de blessés non plus. Mais dans les quartiers très pauvres, des Ouïgours me disent que c'est parce qu'ils ont faim qu'ils ont perdu les nerfs.
C'est d'autant plus triste qu'il est succulent, le mouton de la région. Il n'y a aucune pénurie à l'hôtel du centre, qui accueille les médias du monde entier. Ses restaurants ne désemplissent pas, le lieu est chic est sûr. Quant aux milliers de policiers anti-émeutes, ils aspirent leurs soupes aux nouilles dans leurs gamelles, assis en rangs d'oignons sur les trottoirs, leurs fusils en bandouillère. Des Chinois hans leur achètent des bouteilles d'eau, il fait chaud sous le soleil du Xinjiang, suffisamment pour remettre le feu à tout instant.

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