jeudi 30 juillet 2009

ça pue, mais c'est sacrément bon

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28.7. C'est du durian, le fruit le plus puant au monde, et c'est la pleine saison. Du coup, tout mon appartement empeste, mais mon ami Pol en raffole. Et moi, je me suis mis à bien aimer aussi, hélas. Du coup, plus moyen d'avoir des invités, et on risque de recevoir des plaintes des voisins, voire de la gérance, vu la pestilence ambiante. Je me demande comment je vais dormir cette nuit. Et le durian qu'on a acheté est tellement grand qu'on en a bien pour trois jours. Autre bonne nouvelle, mon four fonctionne à merveille. Gâteau au chocolat cet après-
midi, chou farci ce soir. De quoi oublier tout mon réseau social et me cloîtrer chez moi pour m'extasier devant mon four. Eh bien pas du tout, car j'ai bien l'intention d'inviter du monde pour l'inviter à partager mon plaisir. Quant à ceux de mes lecteurs qui se plaignent de ne me voir évoquer que des histoires de bouffe, je compatis et m'en excuse platement. J'ai des bonheurs simples, des exigences modestes, mais je tenterai dorénavant d'aller voir un peu plus loin que les 4 murs de ma cuisine. Surtout qu'il ne fait pas bon y respirer ces jours.

dimanche 26 juillet 2009

Mon four fait un four

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25.7.09 Je vous annonçais son arrivée dans mon dernier message, et le voilà: mon four! Tout reluisant, avec fenêtre, minuterie, chaleurs supérieure et inférieure réglables séparément. Livré samedi matin, installé immédiatement, tout a fonctionné à merveille. J'ai même fait deux fournées de profiteroles parfaitement réussis. Après son arrivée, je me suis précipité dans un grand magasin pour acheter formes à cakes, moules à gâteaux, plats à gratin, poche à dressser, emportes-pièces, rôtissoire, etc ... Et puis patatras! Dans la nuit de samedi à dimanche, avant d'aller me coucher, je jette un dernier regard émerveillé sur la belle machine. Je tourne les boutons, comme animé par un terrible pressentiment. Et effectivement, rien ne va plus, même pas la lumière. Depuis, j'ai tout démonté, tout vérifié, me suis posé mille questions. Rien n'y fait, le four refuse de fonctionner. Suis-je victime du made in China? La suite au prochain numéro ....

jeudi 23 juillet 2009

La sève qui monte ...

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23.7. C'est chez moi. Le pinard, c'est du Sichuan, tout à fait honorable. Et je ressens de plus en plus l'envie, je sens la sève qui monte, je suis très excité. Il faut que j'invite du monde. Je me remets aux fourneaux. Je n'ai toujours pas de four, je vais en acheter un, demain. S'entendre avec les Chinois, c'est trinquer avec eux, cuisiner pour eux, les inviter chez soi. Depuis que l'été est là, les échoppes du quartier proposent des fruits sublimes, et des légumes qui ne le sont pas moins. Litchis, mangues, mangoustines, raisin, melons, pastèques, pêches, prunes, abricots ... juteux, goûteux, tendres à souhait. On raconte que les produits sont pleins de pesticides, qu'on risque l'empoisonnement. Je ne sais pas si c'est vrai, mais en tous cas, le plaisir est bien là.

dimanche 19 juillet 2009

Ach du Mensch ...

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19.7. Les Italiens ont piqué les raviolis aux Chinois, je vous le disais dans un de mes précédents messages. Eh bien figurez-vous que je viens de manger une choucroute à faire pâlir tout Alsacien. Or c'est une spécialité ... de Mongolie. Un plat sans prétention, avec des patates, du chou, quelques pièces d'agneau, juste l'acidité qu'il faut, un goût très franc, très équilibré, un régal. "Ben oui", me dit l'ami qui m'a emmené dans cet excellent restaurant. "Les hivers sont rudes chez nous, en Mongolie intérieure, il faut bien trouver des moyens pour conserver les aliments".
Les étés en revanche sont tempérés, de quoi faire pousser ce qui ressemble singu-
lièrement à de la roquette (ou rucola). Et nous revoilà chez les Ritals! La version mongolienne se sert à l'étuvée, avec quelques graines de sésame, un peu d'oignon haché. Les ouvrages spécialisés m'assurent que la "eruca sativa" vient de la Méditerranée. Alors quoi? Les Mongols sont venus la chercher? Allez savoir ...

samedi 11 juillet 2009

Bruits de botte, la mort et les moutons

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11.7. De retour d'Urumqi, dans le Xinjiang. Ce restaurant ouïgour n'a plus de fenêtres, complètement dévasté après les émeutes ethniques de dimanche. Mais son patron croit en l'avenir, il dit qu'il pourra bientôt rouvrir. Pas de morts dans son entourage, pas de blessés non plus. Mais dans les quartiers très pauvres, des Ouïgours me disent que c'est parce qu'ils ont faim qu'ils ont perdu les nerfs.
C'est d'autant plus triste qu'il est succulent, le mouton de la région. Il n'y a aucune pénurie à l'hôtel du centre, qui accueille les médias du monde entier. Ses restaurants ne désemplissent pas, le lieu est chic est sûr. Quant aux milliers de policiers anti-émeutes, ils aspirent leurs soupes aux nouilles dans leurs gamelles, assis en rangs d'oignons sur les trottoirs, leurs fusils en bandouillère. Des Chinois hans leur achètent des bouteilles d'eau, il fait chaud sous le soleil du Xinjiang, suffisamment pour remettre le feu à tout instant.

samedi 4 juillet 2009

Y'a bon raviolis

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ui
4.7.09 Bon, j'ai mis raviolis pour faire plaisir aux inter-
nautes ritals, mais on est bien d'accord: les Chinois ont inventé les 饺子 (jiaozi) à peu près 1700 ans avant leur apparition en Europe. Coup de chance: il y a à quelques mètres de chez moi un restaurant qui en a fait sa spécialité, et qui figure dans la liste du New York Times des meilleures adresses au monde. Sur la photo, ils sont à l'agneau - coriandre, ils en ont bien une cinquantaine de sortes à choix. Petit risque en les croquant: ça peut gicler, même assez loin, éventuellement sur ton voisin de table. Du coup, si tu veux nouer des contacts, tu peux cibler le jet, et tu es sûr de faire connaissance.

vendredi 3 juillet 2009

Canicule

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3.7.09 C'est reparti! Je me remets à alimenter mon blog, délaissé depuis début mai. C'est que la Chine bloque l'accès à tous les produits "blogger". Du coup, il devenait très difficile d'alimenter le blog depuis Pékin. Mais maintenant, je me suis arrangé pour y avoir accès malgré tout (grâce aux outils que l'immense majorité des internautes chinois utilisent tout comme moi). Le chargement des images est un peu laborieux, mais tout à fait praticable quand même.
Lors de mon passage à Hong Kong, j'avais bien tenté d'amadouer les censeurs en louant les vertus de la cuisine continentale. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que le blocage concernait indistinctement tous les blogs de chez google, et ne visait pas spécifiquement le mien. Donc je retire tout ce que j'ai écrit, et je prétends le contraire. La cuisine de Hong Kong est divine, un délire de raffinement, une extase sensorielle.
A Pékin, on fait plutôt dans le style rustique, surtout dans mon quartier. La canicule est là, l'été le plus chaud depuis 40 ans, un thermomètre qui frôle les 40 degrés depuis plusieurs semaines. Tout à coup, la vie se déroule dans la rue. Les échopes regorgent de fruits et légumes parfaitement appétissants. Je peux rentrer chez moi les yeux fermés, en suivant l'odeur des petits restos, des maraîchers et des toilettes publiques qui bordent les ruelles. Et sous mes fenêtres, mon fournisseur de bière et cigarettes fait des brochettes d'agneau, la nuit, pour les petits creux. C'est 17 centimes la pièce.