jeudi 28 mai 2009

Douce Chine

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27.5.09 J'ai fort heureu-
sement pu éviter au maximum de séjourner à Hong Kong, profitant de toute occasion pour retourner dans la vraie Chine, à Shenzhen, zone économique spéciale, où l'on croise des millions de travailleurs migrants tous plus heureux les uns que les autres de pouvoir contribuer par leur dur labeur à la prospérité de leur chère patrie. Gloire aux dirigeants clairvoyants qui ont su orchestrer pareil miracle économique, dont nous les Occidentaux sommes les premiers à profiter. Gloire aux timoniers qui ont donné à manger à leur milliard 300 millions de camara-
des, sans négliger les étrangers. Preuve en est le repas 100% chinois consommé dans un restaurant chic de Shenzhen. Les trois jeunes chefs d'entreprise qui me l'ont offert reviennent tout juste des Etats Unis, diplômes d'ingénieurs en poche, et ambitieux projets d'expansion en tête. Tout cela pour le bien du peuple de travailleurs. C'est beau, c'est grand, c'est émouvant, j'en ai les larmes aux yeux.

dimanche 24 mai 2009

ça vaut pas la Chine

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24.5.09 Vous vous dites que c'est beau, bon, appétis-
sant? Oui, mais ça n'arrive pas à la botte de ce que préparent les Chinois de Chine continentale. Là je suis à Hong Kong, ancienne colonie où l'on sent encore beaucoup l'emprise des mécréants venus d'Angleterre. Hélas, les habitants du territoire ont conservé les lois en vigueur avant la rétrocession de 97. La mère patrie est à un jet de pierre, mais ils n'en font toujours pas tout à fait partie. Alors évidem-
ment, les crustacés n'ont pas la même saveur, les dim sum sont moins authenti-
ques, les sushis plus ternes, le foie gras moins onctueux, les poudings aux mangues plus fades, les filets de boeuf plus filandreux, les forêts noires moins savoureuses. La raison en est bien simple: les Chinois de Chine populaire sont les meilleurs du monde, pour la cuisine, pour les affaires, pour la culture, pour l'amitié, pour tout. Ceux de Hong Kong tentent de se rappro-
cher de leurs voisins du continent, et rêvent du jour où ils seront à nouveau réunis. Ici, on copie ce qui vient d'Occident, en mieux, évidemment, mais pas en aussi bien que chez les valeureux voisins de Chine rouge. Donc vivement que Pékin et ses preux dirigeants reprennent la haute main sur ce malheureux rocher, où l'Occident continue d'imposer ses diktats décadents ... mais plus pour très longtemps. Moi je sers les dents et me réjouis de retourner dans la vraie Chine, régie par des valeurs autrement plus dignes que les pseudo-libertés accordées ici. Vive la Chine, vive le PCC, vive la République populaire.
p.s. Mon blog est toujours bloqué en Chine continentale. Que faire pour le rouvrir? Commentaires-conseils bienvenus.

samedi 16 mai 2009

ça sent le roussi

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16.5.09: Il fallait s'y attendre: à trop jouer avec le feu (voir message précédent), mon blog est bloqué en Chine. Plus moyen d'y accéder, sauf quand on est plus malin que les renseignements chinois (ce qui est quand même le cas de pas mal d'internautes).
Le temps de l'autocritique est arrivé. Jamais je n'aurais dû oser aborder tous ces sujets sensibles: sols souillés, crachats, calmars pas frais, menus mal traduits, poulets trop cuits. Je savais que je prenais des risques, je suis allé trop loin.
Figurez-vous que oui, il arrive que deux ou trois Chinois lisent mon blog. Je me rends compte maintenant combien mes écrits ont pu les choquer. Qui suis-je pour affirmer que les légumes ne sont parfois pas frais, ou que le youghurt est presque toujours sucré? J'ai pleinement conscience des mes errements, et je vais tout faire pour m'améliorer. Est-ce qu'un séjour en camp de rééducation par le travail ne serait pas la solution? Sans doute. Hélas, je crois qu'il n'y a pas de place avant la deuxième moitié de juin. Allez savoir pourquoi.

mercredi 13 mai 2009

L'été à Pékin

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12.5.09: Eh oui, l'été est là, quel bonheur! Voici plus de deux semaines que le thermo-
mètre dépasse régulièrement les 30 degrés. Alors je me suis mis au barbecue, avec un talent très relatif. Le poulet était méchamment brûlé, l'agneau tout juste acceptable. J'ai nettement abusé du charbon, comme si Pékin n'était pas assez pollué comme ça. Cela dit, côté qualité de l'air, voilà des années que les mesures n'avaient pas été aussi bonnes qu'en avril. Il fait bon respirer, ici, malgré tout ce que l'on prétend. Et puis autre bonheur, ce petit repas mijoté par une amie thaïlan-
daise qui vient d'arriver de Bangkok, ses valises pleines de denrées introu-
vables ici. Le résultat, c'est de la cuisine authentique, rien à voir avec la tambouille des restos thaïs de Pékin.

samedi 9 mai 2009

Sale et bon

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8.5.09 C'est le sol de mon bistrot favori. Il ne désemplit pas. Le principe, c'est que tout ce qui tombe, tu ne ramasses jamais. Si tu as un sac avec toi, tu ne le poses jamais par terre. Ce qui échappe des tes baguettes, tu laisses tomber, tout ce qui est hors de ton assiette, tu balances sans y toucher. Résultat: les sols sont immondes, mais dans l'assiette c'est parfois sublime, presque toujours irréprochable. La digestion? Aucun problème depuis mon arrivée. Reste à savoir si je vais adopter le même système pour mes sols à la maison. Mais ça dépendra sans doute surtout du type d'invités que j'accueillerai.

mardi 5 mai 2009

L'art et le cochon

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5.5.09 Ce gros porc coule des jours heureux à Songzhuang, gros village à l'est de Pékin peuplé surtout par une espèce bien plus raffinée: les artistes contemporains. Ce cochon finira peut-être dans l'assiette d'un créateur suisse romand installé là, qui passe son temps à philosopher et à réaliser des oeuvres profondes et inspirées. Les quelques fermiers qui restent ici ont d'autres soucis: nourrir leurs enfants, éventuellement même les mettre à l'école, pour ceux qui sont déclarés. Les oeuvres d'art, elles, se vendaient des millions. Mais maintenant, le marché s'est effondré, mieux vaut sans doute être fermier.

dimanche 3 mai 2009

En toute simplicité

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3.5.09 Entre les bruits de succion du mec à la chemise blanche et les débats alcoolisés des 4 compères de la table du fond, c'était à qui produirait le plus de décibels, avec un avantage certain au premier. Bon, moi j'avais ma bière, j'étais peinard dans mon coin, même si j'ai encore un peu de peine à accepter les gens qui crachent dans les restos. Il est vrai aussi que je le cherche un peu, je préfère le charme des lieux populaires au luxe clinquant des restos chics.
L'autre jour, une dame en shorts moulants s'est mouchée au moment où je mettais en bouche un morceau d'agneau à la sauce cacahuètes. Ma voisine s'est bouché une narine pour mieux pouvoir dégager l'autre, ses mucosités se sont écrasées sur le sol, entre sa table et la mienne. J'ai eu léger haut le coeur au moment d'avaler. Et au supermarché, j'ai finalement renoncé à acheter les deux oignons que je convoitais, une dame venait de cracher au pied de l'étalage, devant mes yeux, comme si de rien n'était.