dimanche 2 août 2009

Fierté (nati)anale

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1.8.09 Le trompet-
tiste, c'est Orphée, venu en train 3ème classe de Genève, avec la Fanfare du Château, pour animer la soirée 1er août de la Swiss Society Beijing. Sympas, les fanfarons, de mettre un peu d'ambiance hors yodel, et de jouer gratuitement pour des organisateurs sponsorisés par les modestes entreprises dont vous voyez les logos sur la photo. Bon, moi je soupçonne les Genevois d'avoir été attirés par le côté très sexe de cet événement. Il suffit de regarder l'affiche pour s'en convaincre. Ce "Swiss natianal day" est sans doute annonciateur d'un annus mirabilis pour les relations bilatérales, voire pour les relations tout court. Les rösti, spaezli, wienerli et bien odorants fromages sont venus ajouter au caractère torride de la chose.

jeudi 30 juillet 2009

ça pue, mais c'est sacrément bon

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28.7. C'est du durian, le fruit le plus puant au monde, et c'est la pleine saison. Du coup, tout mon appartement empeste, mais mon ami Pol en raffole. Et moi, je me suis mis à bien aimer aussi, hélas. Du coup, plus moyen d'avoir des invités, et on risque de recevoir des plaintes des voisins, voire de la gérance, vu la pestilence ambiante. Je me demande comment je vais dormir cette nuit. Et le durian qu'on a acheté est tellement grand qu'on en a bien pour trois jours. Autre bonne nouvelle, mon four fonctionne à merveille. Gâteau au chocolat cet après-
midi, chou farci ce soir. De quoi oublier tout mon réseau social et me cloîtrer chez moi pour m'extasier devant mon four. Eh bien pas du tout, car j'ai bien l'intention d'inviter du monde pour l'inviter à partager mon plaisir. Quant à ceux de mes lecteurs qui se plaignent de ne me voir évoquer que des histoires de bouffe, je compatis et m'en excuse platement. J'ai des bonheurs simples, des exigences modestes, mais je tenterai dorénavant d'aller voir un peu plus loin que les 4 murs de ma cuisine. Surtout qu'il ne fait pas bon y respirer ces jours.

dimanche 26 juillet 2009

Mon four fait un four

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25.7.09 Je vous annonçais son arrivée dans mon dernier message, et le voilà: mon four! Tout reluisant, avec fenêtre, minuterie, chaleurs supérieure et inférieure réglables séparément. Livré samedi matin, installé immédiatement, tout a fonctionné à merveille. J'ai même fait deux fournées de profiteroles parfaitement réussis. Après son arrivée, je me suis précipité dans un grand magasin pour acheter formes à cakes, moules à gâteaux, plats à gratin, poche à dressser, emportes-pièces, rôtissoire, etc ... Et puis patatras! Dans la nuit de samedi à dimanche, avant d'aller me coucher, je jette un dernier regard émerveillé sur la belle machine. Je tourne les boutons, comme animé par un terrible pressentiment. Et effectivement, rien ne va plus, même pas la lumière. Depuis, j'ai tout démonté, tout vérifié, me suis posé mille questions. Rien n'y fait, le four refuse de fonctionner. Suis-je victime du made in China? La suite au prochain numéro ....

jeudi 23 juillet 2009

La sève qui monte ...

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23.7. C'est chez moi. Le pinard, c'est du Sichuan, tout à fait honorable. Et je ressens de plus en plus l'envie, je sens la sève qui monte, je suis très excité. Il faut que j'invite du monde. Je me remets aux fourneaux. Je n'ai toujours pas de four, je vais en acheter un, demain. S'entendre avec les Chinois, c'est trinquer avec eux, cuisiner pour eux, les inviter chez soi. Depuis que l'été est là, les échoppes du quartier proposent des fruits sublimes, et des légumes qui ne le sont pas moins. Litchis, mangues, mangoustines, raisin, melons, pastèques, pêches, prunes, abricots ... juteux, goûteux, tendres à souhait. On raconte que les produits sont pleins de pesticides, qu'on risque l'empoisonnement. Je ne sais pas si c'est vrai, mais en tous cas, le plaisir est bien là.

dimanche 19 juillet 2009

Ach du Mensch ...

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19.7. Les Italiens ont piqué les raviolis aux Chinois, je vous le disais dans un de mes précédents messages. Eh bien figurez-vous que je viens de manger une choucroute à faire pâlir tout Alsacien. Or c'est une spécialité ... de Mongolie. Un plat sans prétention, avec des patates, du chou, quelques pièces d'agneau, juste l'acidité qu'il faut, un goût très franc, très équilibré, un régal. "Ben oui", me dit l'ami qui m'a emmené dans cet excellent restaurant. "Les hivers sont rudes chez nous, en Mongolie intérieure, il faut bien trouver des moyens pour conserver les aliments".
Les étés en revanche sont tempérés, de quoi faire pousser ce qui ressemble singu-
lièrement à de la roquette (ou rucola). Et nous revoilà chez les Ritals! La version mongolienne se sert à l'étuvée, avec quelques graines de sésame, un peu d'oignon haché. Les ouvrages spécialisés m'assurent que la "eruca sativa" vient de la Méditerranée. Alors quoi? Les Mongols sont venus la chercher? Allez savoir ...

samedi 11 juillet 2009

Bruits de botte, la mort et les moutons

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11.7. De retour d'Urumqi, dans le Xinjiang. Ce restaurant ouïgour n'a plus de fenêtres, complètement dévasté après les émeutes ethniques de dimanche. Mais son patron croit en l'avenir, il dit qu'il pourra bientôt rouvrir. Pas de morts dans son entourage, pas de blessés non plus. Mais dans les quartiers très pauvres, des Ouïgours me disent que c'est parce qu'ils ont faim qu'ils ont perdu les nerfs.
C'est d'autant plus triste qu'il est succulent, le mouton de la région. Il n'y a aucune pénurie à l'hôtel du centre, qui accueille les médias du monde entier. Ses restaurants ne désemplissent pas, le lieu est chic est sûr. Quant aux milliers de policiers anti-émeutes, ils aspirent leurs soupes aux nouilles dans leurs gamelles, assis en rangs d'oignons sur les trottoirs, leurs fusils en bandouillère. Des Chinois hans leur achètent des bouteilles d'eau, il fait chaud sous le soleil du Xinjiang, suffisamment pour remettre le feu à tout instant.

samedi 4 juillet 2009

Y'a bon raviolis

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ui
4.7.09 Bon, j'ai mis raviolis pour faire plaisir aux inter-
nautes ritals, mais on est bien d'accord: les Chinois ont inventé les 饺子 (jiaozi) à peu près 1700 ans avant leur apparition en Europe. Coup de chance: il y a à quelques mètres de chez moi un restaurant qui en a fait sa spécialité, et qui figure dans la liste du New York Times des meilleures adresses au monde. Sur la photo, ils sont à l'agneau - coriandre, ils en ont bien une cinquantaine de sortes à choix. Petit risque en les croquant: ça peut gicler, même assez loin, éventuellement sur ton voisin de table. Du coup, si tu veux nouer des contacts, tu peux cibler le jet, et tu es sûr de faire connaissance.

vendredi 3 juillet 2009

Canicule

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3.7.09 C'est reparti! Je me remets à alimenter mon blog, délaissé depuis début mai. C'est que la Chine bloque l'accès à tous les produits "blogger". Du coup, il devenait très difficile d'alimenter le blog depuis Pékin. Mais maintenant, je me suis arrangé pour y avoir accès malgré tout (grâce aux outils que l'immense majorité des internautes chinois utilisent tout comme moi). Le chargement des images est un peu laborieux, mais tout à fait praticable quand même.
Lors de mon passage à Hong Kong, j'avais bien tenté d'amadouer les censeurs en louant les vertus de la cuisine continentale. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que le blocage concernait indistinctement tous les blogs de chez google, et ne visait pas spécifiquement le mien. Donc je retire tout ce que j'ai écrit, et je prétends le contraire. La cuisine de Hong Kong est divine, un délire de raffinement, une extase sensorielle.
A Pékin, on fait plutôt dans le style rustique, surtout dans mon quartier. La canicule est là, l'été le plus chaud depuis 40 ans, un thermomètre qui frôle les 40 degrés depuis plusieurs semaines. Tout à coup, la vie se déroule dans la rue. Les échopes regorgent de fruits et légumes parfaitement appétissants. Je peux rentrer chez moi les yeux fermés, en suivant l'odeur des petits restos, des maraîchers et des toilettes publiques qui bordent les ruelles. Et sous mes fenêtres, mon fournisseur de bière et cigarettes fait des brochettes d'agneau, la nuit, pour les petits creux. C'est 17 centimes la pièce.

jeudi 28 mai 2009

Douce Chine

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27.5.09 J'ai fort heureu-
sement pu éviter au maximum de séjourner à Hong Kong, profitant de toute occasion pour retourner dans la vraie Chine, à Shenzhen, zone économique spéciale, où l'on croise des millions de travailleurs migrants tous plus heureux les uns que les autres de pouvoir contribuer par leur dur labeur à la prospérité de leur chère patrie. Gloire aux dirigeants clairvoyants qui ont su orchestrer pareil miracle économique, dont nous les Occidentaux sommes les premiers à profiter. Gloire aux timoniers qui ont donné à manger à leur milliard 300 millions de camara-
des, sans négliger les étrangers. Preuve en est le repas 100% chinois consommé dans un restaurant chic de Shenzhen. Les trois jeunes chefs d'entreprise qui me l'ont offert reviennent tout juste des Etats Unis, diplômes d'ingénieurs en poche, et ambitieux projets d'expansion en tête. Tout cela pour le bien du peuple de travailleurs. C'est beau, c'est grand, c'est émouvant, j'en ai les larmes aux yeux.

dimanche 24 mai 2009

ça vaut pas la Chine

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24.5.09 Vous vous dites que c'est beau, bon, appétis-
sant? Oui, mais ça n'arrive pas à la botte de ce que préparent les Chinois de Chine continentale. Là je suis à Hong Kong, ancienne colonie où l'on sent encore beaucoup l'emprise des mécréants venus d'Angleterre. Hélas, les habitants du territoire ont conservé les lois en vigueur avant la rétrocession de 97. La mère patrie est à un jet de pierre, mais ils n'en font toujours pas tout à fait partie. Alors évidem-
ment, les crustacés n'ont pas la même saveur, les dim sum sont moins authenti-
ques, les sushis plus ternes, le foie gras moins onctueux, les poudings aux mangues plus fades, les filets de boeuf plus filandreux, les forêts noires moins savoureuses. La raison en est bien simple: les Chinois de Chine populaire sont les meilleurs du monde, pour la cuisine, pour les affaires, pour la culture, pour l'amitié, pour tout. Ceux de Hong Kong tentent de se rappro-
cher de leurs voisins du continent, et rêvent du jour où ils seront à nouveau réunis. Ici, on copie ce qui vient d'Occident, en mieux, évidemment, mais pas en aussi bien que chez les valeureux voisins de Chine rouge. Donc vivement que Pékin et ses preux dirigeants reprennent la haute main sur ce malheureux rocher, où l'Occident continue d'imposer ses diktats décadents ... mais plus pour très longtemps. Moi je sers les dents et me réjouis de retourner dans la vraie Chine, régie par des valeurs autrement plus dignes que les pseudo-libertés accordées ici. Vive la Chine, vive le PCC, vive la République populaire.
p.s. Mon blog est toujours bloqué en Chine continentale. Que faire pour le rouvrir? Commentaires-conseils bienvenus.

samedi 16 mai 2009

ça sent le roussi

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16.5.09: Il fallait s'y attendre: à trop jouer avec le feu (voir message précédent), mon blog est bloqué en Chine. Plus moyen d'y accéder, sauf quand on est plus malin que les renseignements chinois (ce qui est quand même le cas de pas mal d'internautes).
Le temps de l'autocritique est arrivé. Jamais je n'aurais dû oser aborder tous ces sujets sensibles: sols souillés, crachats, calmars pas frais, menus mal traduits, poulets trop cuits. Je savais que je prenais des risques, je suis allé trop loin.
Figurez-vous que oui, il arrive que deux ou trois Chinois lisent mon blog. Je me rends compte maintenant combien mes écrits ont pu les choquer. Qui suis-je pour affirmer que les légumes ne sont parfois pas frais, ou que le youghurt est presque toujours sucré? J'ai pleinement conscience des mes errements, et je vais tout faire pour m'améliorer. Est-ce qu'un séjour en camp de rééducation par le travail ne serait pas la solution? Sans doute. Hélas, je crois qu'il n'y a pas de place avant la deuxième moitié de juin. Allez savoir pourquoi.

mercredi 13 mai 2009

L'été à Pékin

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12.5.09: Eh oui, l'été est là, quel bonheur! Voici plus de deux semaines que le thermo-
mètre dépasse régulièrement les 30 degrés. Alors je me suis mis au barbecue, avec un talent très relatif. Le poulet était méchamment brûlé, l'agneau tout juste acceptable. J'ai nettement abusé du charbon, comme si Pékin n'était pas assez pollué comme ça. Cela dit, côté qualité de l'air, voilà des années que les mesures n'avaient pas été aussi bonnes qu'en avril. Il fait bon respirer, ici, malgré tout ce que l'on prétend. Et puis autre bonheur, ce petit repas mijoté par une amie thaïlan-
daise qui vient d'arriver de Bangkok, ses valises pleines de denrées introu-
vables ici. Le résultat, c'est de la cuisine authentique, rien à voir avec la tambouille des restos thaïs de Pékin.

samedi 9 mai 2009

Sale et bon

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8.5.09 C'est le sol de mon bistrot favori. Il ne désemplit pas. Le principe, c'est que tout ce qui tombe, tu ne ramasses jamais. Si tu as un sac avec toi, tu ne le poses jamais par terre. Ce qui échappe des tes baguettes, tu laisses tomber, tout ce qui est hors de ton assiette, tu balances sans y toucher. Résultat: les sols sont immondes, mais dans l'assiette c'est parfois sublime, presque toujours irréprochable. La digestion? Aucun problème depuis mon arrivée. Reste à savoir si je vais adopter le même système pour mes sols à la maison. Mais ça dépendra sans doute surtout du type d'invités que j'accueillerai.

mardi 5 mai 2009

L'art et le cochon

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5.5.09 Ce gros porc coule des jours heureux à Songzhuang, gros village à l'est de Pékin peuplé surtout par une espèce bien plus raffinée: les artistes contemporains. Ce cochon finira peut-être dans l'assiette d'un créateur suisse romand installé là, qui passe son temps à philosopher et à réaliser des oeuvres profondes et inspirées. Les quelques fermiers qui restent ici ont d'autres soucis: nourrir leurs enfants, éventuellement même les mettre à l'école, pour ceux qui sont déclarés. Les oeuvres d'art, elles, se vendaient des millions. Mais maintenant, le marché s'est effondré, mieux vaut sans doute être fermier.

dimanche 3 mai 2009

En toute simplicité

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3.5.09 Entre les bruits de succion du mec à la chemise blanche et les débats alcoolisés des 4 compères de la table du fond, c'était à qui produirait le plus de décibels, avec un avantage certain au premier. Bon, moi j'avais ma bière, j'étais peinard dans mon coin, même si j'ai encore un peu de peine à accepter les gens qui crachent dans les restos. Il est vrai aussi que je le cherche un peu, je préfère le charme des lieux populaires au luxe clinquant des restos chics.
L'autre jour, une dame en shorts moulants s'est mouchée au moment où je mettais en bouche un morceau d'agneau à la sauce cacahuètes. Ma voisine s'est bouché une narine pour mieux pouvoir dégager l'autre, ses mucosités se sont écrasées sur le sol, entre sa table et la mienne. J'ai eu léger haut le coeur au moment d'avaler. Et au supermarché, j'ai finalement renoncé à acheter les deux oignons que je convoitais, une dame venait de cracher au pied de l'étalage, devant mes yeux, comme si de rien n'était.

mardi 28 avril 2009

Extase gruérienne

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28.4.09 Eh oui, on ne renie pas ses racines. Une saucisse sèche fribour-
geoise, un vieux Gruyère, le bonheur absolu. Grâce à Peter, qui m'a envoyé un paquet surprise depuis la Suisse. Un postier souriant est monté 5 étages pour me l'apporter ce matin. Miam! Mon copain de la radio DRS, qui habite la ville moderne, me dit que jamais en dix ans on ne lui a délivré un colis à domicile. Il ajoute qu'en général, le contenu intéressant disparaissait avant réception. Apparemment, je profite d'habiter dans un quartier populaire. On me traite comme un Chinois.

lundi 27 avril 2009

Plus ça pue, plus c'est bon

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27.4.09 " … son odeur peut être décrite comme celle des excréments de porc, de térébenthine et d'oignons, le tout garni par une vieille chaussette" dixit l'écrivain voyageur Richard Sterling pour décrire le durian. Allez voir sur Wikipedia, ça vaut le détour. Cet énorme fruit mythique est très prisé en Chine, même s'il vient de pays plus chauds. Cher, rare et très (mal)odorant, on voit fréquemment en Asie du sud-est des panneaux d'interdiction des durians dans les bâtiments publics. Là, avec mon ami Pol, on s'en est offert un tout entier. L'appartement, depuis, empeste, et mes visiteurs qui débarquaient de Paris hier soir étaient soit vraiment crevés, soit très polis à prétendre ne rien sentir. On dit qu'il faut se forcer d'en manger 7 fois avant de commencer à l'apprécier. Pour moi, c'était la troisième fois, mais je perçois déjà nettement l'intérêt de la chose. Quand je rentrerai en Suisse, j'en emmènerai quelques-uns dans mes valises.

samedi 25 avril 2009

Moi, manger du riz! Vous plaisantez j'espère.

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26.4.09 Ce soir j'ai mangé dans les apparte-
ments de l'impéra-
trice douairière Cixi. Enfin, c'est surtout son frère qui y vivait. Mais c'est très chic quand même. L'endroit a changé de propriétaire, les nouveaux patrons sont les empereurs modernes, ils dirigent une des grandes chaînes de restos à canards laqués en Chine. J'étais invité à l'inauguration, assis avec toute une bande de résidents suisses, tous parfaitement sinophones, et on a beaucoup parlé, beaucoup mangé, bien rigolé aussi. Le plat sur la photo, c'est une tortue à carapace molle (!) Bof ... On nous a servi une bonne vingtaine d'autres délicatesses ... mais pas un grain de riz. Pas assez chic, voyez-vous. Depuis qu'ils ont les moyens de manger à leur faim, les Chinois évitent le riz autant que possible. c'est la nourriture du pauvre. Au restaurant, c'est pas en commandant du riz que tu vas marquer des points. Mais bon, nous autres Occidentaux, de toute façon on manque de style.

mercredi 22 avril 2009

Révélation

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22.4.09 C'est à deux pas de chez moi, sur la grande rue Anding-
men Nai Dajie. C'est tout simple, et ça marche du tonnerre: tu reçois un petit panier, tu le remplis avec tout ce qui te fait envie: légumes, champignons, tofu, boulettes de viande, nouilles, calmars, etc ... Tu donnes au garçon, ils fait le décompte, tu paies et il passe le tout dans le local d'à côté, où ils te cuisent le tout dans un bouillon très épicé. Cinq minutes plus tard, t'as ton assiette avec de la sauce aux cacahuètes et un fumet à se lever la nuit. T'imagines pas combien c'est bon. D'ailleurs, le lieu ne désemplit pas, moi j'ai mangé sur le trottoir, sur un tabouret à ras les pavés, avec à côté de moi 4 grosses filles en training qui mangeaient, crachaient, rotaient, fumaient et criaient en même temps. Eh ben j'en ai pas perdu l'appétit pour autant. C'est dire!

mardi 21 avril 2009

Y'en a point comme nous

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20.4.09 Y'en a point comme nous, les Pékinois! Non mais qu'est-ce qu'ils croient, ceux de Shanghaï? Ils nous en mettent plein la vue avec leurs gratte-ciels et ils nous regardent de haut, juste parce qu'on est un peu moins branchés, un peu moins citadins, un peu moins m'as-tu vu. Quel bonheur ce soir de rentrer chez moi, dans mon village du coeur de Pékin, de passer dans mon bistrot favori, de plaisanter avec les serveurs, de manger mes rognons préférés, de prendre un expresso dans le café du coin. Hier soir, à Shanghai, tout la tablée s'est esclaffée quand le bistrottier à déclaré que je parlais vraiment le chinois comme un pied. N'empêche que son poisson était sec et ses légumes trop cuits. Mais à part ça, il n'avait pas tort. Il faut d'urgence que j'améliore mon vocabulaire élémentaire, ne serait-ce que pour commander à manger.

samedi 18 avril 2009

Sales bestioles

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17.4.09 Pourquoi je préfère les hôtels bon marché, sans étoiles? Parce que plus il y a d'étoiles, plus on s'enfonce dans les moquettes, et plus on baigne dans les sales bestioles qui infestent tous ces tapis tendus. Je ne fais pas un pas dans les chambres des 4 étoiles sans penser aux colonies de champi-
gnons installées par les clients précédents et leurs mycoses foisonnantes. Dans les hôtels modestes, tu as des sols en dur, catelles ou lino, et des gentilles femmes de chambre qui passent la serpillère tous les matins. Au moment où j'écris ces lignes, j'ai hélas les pieds dans la moquette d'un établis-
sement chic de Shanghai. Mais je reconnais que j'ai eu plaisir à prendre le petit déj'. Et si je suis là, c'est pour y suivre notre ministre qui est venu se pencher sur les problèmes environnementaux des Chinois. Mené de réceptions en repas officiels, Moritz n'a guère l'occasion de découvrir le quotidien alimentaire des Chinois moyens. C'est bien dommage, regrette-t-il, même s'il n'est sans doute pas trop à plaindre non plus.

jeudi 16 avril 2009

Y'a bon Sichuan

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15.4.09 A table, on recharge les batteries. Cet excellent homme y a largement contribué ce midi en produisant une cuisine familiale typique du Sichuan, généreuse et digeste. Epicé mais pas trop, des ingrédients banals, mais le don de les apprêter avec goût. Incontestablement, depuis mon arrivée à Chengdu, j'ai connu des moments de grands bonheurs gustatifs. Et puis un autre rôle de la table, c'est d'empêcher les journalistes étrangers d'aller fouiner là où on n'aimerait pas les voir. Mission très partiellement réussie hier, dans une atmosphère faussement joviale, mais autour d'un repas effectivement succulent, largement arrosé (mais pas suffisamment pour me laisser berner). L'occasion évidemment de découvrir toute une série de plats raffinés. Quelques légitimes scrupules tout de même à la question de savoir qui paie la facture, alors que des centaines de milliers de gens attendent des dédommagements qui n'arrivent pas.

dimanche 12 avril 2009

Bird's nest

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12.4.09 "Jadis, il m'arrivait de manger des nids d'hirondelles. Maintenant, j'essaie d'avoir une alimentation respectueuse de l'environnement. J'évite ce genre d'aliments, ou les ailerons de requins, ces choses là." C'est AiWeiWei qui me le dit, le créateur sans doute le plus célèbre de Chine, celui qui a conçu le nid d'oiseau des JO, avec Herzog et de Meuron. Je suis allé chez lui très tôt ce dimanche matin, pour parler cuisine. Cuisine du Sichuan, puisque je pars cet après-midi pour Chengdu. AiWeiWei me dit que le dimanche n'existe pas, c'est un jour comme un autre, il se lève toujours entre 6h00 et 7h00, mange une soupe aux nouilles, parfois un bol de café, puis il crée (ce n'est pas un travail). Je lui raconte qu'hier soir, une amie m'a servi un excellent repas (salade méditerranéenne, couscous, crèpes aux pistaches, pavés au chocolat), et que pour laver les légumes ou la salade, cette amie utilise du savon, produit spécialement fabriqué pour cet usage. AiWeiWei ne lave pas ses légumes, d'autres s'en chargent pour lui, mais il confirme qu'avec les pesticides, la pollution, les métaux lourds, ma copine a sans doute parfaitement raison.

samedi 11 avril 2009

Beurk!

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10.4.09 ça va, je suis toujours vivant, mais les calmars de ce midi apparte-
naient résolu-
ment à la catégorie dangereuse. Du genre vieille crevette qui se néglige. J'en ai pris une morce, j'ai encore le goût au fond de la gorge. C'est bien ce que je craignais: il faut se méfier des fruits de mer à Pékin (voire en Chine?). Y'a un peu de relâche dans l'alimentation, ces derniers jours. Trop de boulot, pas vraiment la tête à ça. Mais je pars en voyage la semaine prochaine, avec plein de nouveaux plats à découvrir. Et pour oublier les vieux poulpes de tout à l'heure, j'ai continué avec ces salades d'algues et de tofu. ça passait beaucoup mieux. Reste à tester les concombres de mer, très grandes spécialités ici. Et mon père me suggère de m'intéresser à la pêche aux méduses. Excellente idée, c'est tellement bon!

mardi 7 avril 2009

Sacrément verni

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7.4.09 Je suis vraiment verni d'avoir mangé du canard laqué. Le quatrième, je crois, depuis mon arrivée il y a un mois. Le restaurant Quanjude en est à son cent quinze millions trois cent nonante-trois mille six cent quatre-vingt sixième canard depuis 1864, comme en témoigne le certificat ci-joint. Fait pas bon être canard quand on vit près de ce resto. Cela dit, c'est un honneur que de se faire laquer par eux, aucun autre n'a jamais fait aussi bien (dit-on). Et c'est vrai que c'était un régal, de l'avis aussi de ces jeunes ingénieurs invités (comme moi) par les Suisses qui participent à la foire des machines de Pékin. Et vive l'industrie suisse!

dimanche 5 avril 2009

Au bonheur des Thaïlandais

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5.4.09 Il suffisait de chercher un peu. Le voilà, le marché aux mille produits, celui qui vend aussi bien de la citronelle que des papayes vertes, du lait de coco ou des aubergines thaï. Quel soulagement pour tous les Thaïlandais d'ici, qui souffriraient atrocement à ne pas trouver leurs produits. Là ils respirent.
Ce n'est plus le cas de ce poisson, qui avait l'air bien bon ... à tel point d'ailleurs qu'il n'y en avait plus du tout au moment où il est arrivé près de moi (c'était un plateau tournant sur une grande table ronde). Du coup, c'est par ouï-dire que je sais qu'il était bon. Mais en même temps, à entendre les histoires d'empoisonnements alimentaires, j'ai peut-être bien fait de ne pas en prendre. Tout le monde me dit que la Chine est trop polluée pour produire des poissons et fruits de mer de qualité. Trop tôt pour dire si c'est vrai, mais en tous cas ça laisse songeur.

vendredi 3 avril 2009

Et la complétude, bordel!

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3.4.09 Petit matin, je contemple Pékin depuis chez moi, et je pense au mandat qui m'est confié. Je suis ici pour "donner des clés, une vision et une complétude de l'actualité". C'est très sérieux, je l'ai lu hier soir dans le procès-verbal de la séance hebdomadaire qui réunit les têtes pensantes de ma rédaction.
Et moi je vous parle de carottes terreuses, de vieux oignons, de bonnes femmes qui crachent et de wc bouchés! Et la complétude, bordel?!? Que de trivialité! Mais suis-je à la hauteur d'une aussi noble mission, en ai-je seulement les capacités intellectuelles? Samedi soir je suis invité dans un resto très chic par des gens très intelligents et créatifs qui réfléchissent beaucoup. Il faut que je leur parle de complétude, bon sang, comment ai-je pu exister jusqu'ici sans même y penser? (Et Confucius, est-ce qu'il y pensait? Ce sont les toits de son temple que l'on voit sous le soleil, sur la photo)

Dur dur!

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2.4.09: Bon, t'as des invités, tu dois faire à bouffer, tu maîtrises à peu près la cuisine européen-
ne, tu dois faire des achats, tu connais pas les prix, à peine les magasins, t'as pas vraiment le temps, t'es pas encore équipé. J'ai commencé par acheter deux casseroles, puis j'ai fait les supermarchés, puis les épiceries autour de ma maison. Ben figurez-vous que le citron est un produit de luxe, tout comme l'origan et les avocats. Dur dur de trouver de la purée de tomates, et les oignons sont énormes et pourrissent avant de trouver preneur. Le céleri branche est tout flétri, la coriandre pas mieux, et le youghourt nature est sucré. Bref, je suis pas au bout de mes peines. Faudra vraiment trouver des fournisseurs fiables, et éviter de trop me faire rouler.
p.s. Merci à celles et ceux qui m'envoient des gentils courriels d'amitié et d'encouragement. Je vous rappelle aussi que vous pouvez poster des commentaires directement sur le blog.

mercredi 1 avril 2009

Les matins qui chantent

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1.4.09 Le soleil du matin vu de la table de ma salle à manger, au moment du petit déj'. Le printemps s'installe gentiment, les bourgeons sont sur le point d'éclater, la sève monte, il y a du bonheur et de la légèreté dans l'air. Bientôt, on ira se baigner dans les lacs de Houhai, on ira flâner en bras de chemise dans les venelles, on ira boire des bières sur les terrasses des cafés. Ces jours, il a fait vraiment froid, mais les Chinois ont l'air de ne pas en souffrir du tout. C'est qu'eux, ils ont passé l'hiver ici. Et à en croire ce qu'on entend, c'est à vous glacer le sang. Mais le soleil est toujours là, et encore plus quand il fait froid. Pas une goutte de pluie depuis mon arrivée, voici presqu'un mois. Non, le climat suisse ne me manque pas.

mardi 31 mars 2009

A te couper l'appétit

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30.3.09 La vendeuse n'arrêtait pas de roter, de cracher, de se racler la gorge, elle était grosse et moche, pas sympa du tout et m'a arnaqué un max à la sortie. Mais c'était la proprio d'une menuiserie - quincaillerie tout près de chez moi, et j'avais besoin de vis, boulons, mèches, planches, etc ... Le genre d'établissement vraiment dur à trouver. Donc j'ai fermé un oeil sur l'horrible mégère, suis rentré chez moi avec tout mon matos et me suis offert une bonne fondue chinoise pour faire passer tout ça. Les planches et les boulons, c'est pour monter une lampe chauffante dans le faux plafond de ma salle de bains, version science-fiction années 70, plus beau qu'un beamer de Star Trek. Mais la dame ne viendra pas se réchauffer chez moi.

samedi 28 mars 2009

A quand la reconversion?

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28.3.09 Vous voyez mon air réjoui? Ben oui, c'est un beau marché, on y trouve vraiment presque tout. J'ai acheté des asperges, du beurre, des spaghetti, des bols, une casserole, un éplucheur, des épices, j'ai failli acheter des crabes, mais le vendeur voulait vraiment nous arnaquer. Alors j'ai opté pour un repas végétarien, asperges sauce hollandaise, spaghetti alla rabiata. Le premier repas que je prépare chez moi. J'ai invité une copine, folle de cuisine française, et elle a dit qu'elle adorait la mienne. ça tombe bien, elle prévoit d'ouvrir un bistrot chic. Elle m'engagera peut-être pour tenir les fourneaux. Ce s'rait pas mal d'avoir un boulot payé convenablement!

Luxe et volupté

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27.3.09 Je pensais que ce serait l'extâââse. Finalement, bof, je crois que je préfère les rognons. C'était "Cheese variations", le "Swiss Traditional Dinner" qui faisait suite à l'assemblée générale de la chambre de commerce Suisse - Chine. On a eu droit à tout l'éventail des clichés: fondue, raclette, quiche, émincé, roesti, "Aelpler Makronen" ... D'aucuns prétendent que le meilleur fromage suisse, c'est à l'étranger qu'on le trouve. Pas sûr. Quant au gruyère en vente hier soir, il était plus d'un tiers plus cher que celui qu'on me propose à la boucherie juste sous ma fenêtre.
Question coût de la vie, justement, et pour continuer dans la veine radine entamée dans mon dernier message, je vous signale que la coupe de cheveux me revient 25 fois moins cher qu'à Lausanne. Pour un résultat ma foi plutôt concluant.

vendredi 27 mars 2009

燕京水 - Yanjing shui et gros nez

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26.3.09 Yanjing - c'est la marque d'un producteur de boissons à Pékin. Leur bière est fameuse, ils offrent aussi des bombonnes d'eau. Mais c'est le bas de gamme, vous serez bien plus en vogue si vous vous approvisionnez chez Nestlé. Le vendeur d'eau qui m'a livré cette fontaine m'a offert ma première bombonne, version très chic (voir la photo). Et quand j'ai déclaré que les prochaines seraient des Yanjing, mon accompagnatrice a fait la moue. Qu'un Suisse préfère la flotte de Pékin à celle chèrement vendue par ses compatriotes, c'est difficile à avaler. I s'rait pas un peu radin sur les bords, le 大鼻子? (da bizi = gros nez! l'un des noms qu'on donne ici aux Occidentaux!)

mercredi 25 mars 2009

上海永久

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25.3.09 C'est fait! Finis les bouchons, la cohue du métro, les cloques sous les pieds! 上海永久, Shanghai Forever, série classique, modèle prof d'école: mon nouveau vélo. Dans mon quartier, il y a cent vélos pour une voiture. D'ailleurs, les ruelles sont souvent trop étroites pour passer à quatre roues. Gros problème à Pékin: ne pas se faire piquer sa bicyclette. Mais là, j'ai le modèle ringard à 1 vitesse, robuste mais pas vraiment dans le vent. Je limite les risques, surtout avec mes deux gros cadenas. Et j'ai tout de suite installé le panier à commissions, et fait les courses pour le premier souper à la maison. Très réussi grâce à mon ami Pol, qui en bon Thaïlandais ne sert que du très bon. ça promet pour la suite.